La déchéance d'une homme (人間失格)

De son vrai nom "Aoi Bungaku", ce film est sorti en 2011. En fait, il s'agissait à la base d'une série (2009) qui a été regroupée. Les éditeurs sont les Studio Madhouse, responsables entre autre de Death Note

Comme vous l'aurez deviné grâce au titre, ce film est loin d'être gai. Il est d'ailleurs conseillé de ne pas le regarder à proximité de tout objet pouvant servir à se suicider.

L'histoire est celle d'Obata Yozo, fils d'une riche famille japonaise. Son ambition est de devenir peintre contre l'avis de son père. Il vit d'une manière dépensière et enchaîne les actions illégales jusqu'à ce que, traqué par la police, il rencontre une femme dans une maison close. Après une nuit d'amour, ils décident de mourir ensemble pour échapper à l'horreur de ce monde. Mais Yozo survit à ce double suicide et se voit accusé du meurtre de la jeune femme. Entre le regard des autres, son sentiment de culpabilité et ses mauvaises fréquentation, Yozo va sombrer de plus en plus bas.

Voilà, pas gai comme je vous le disais. Pour le côté historique, ce film est tiré d'un roman de Dazai Osamu paru en 1948. Pour les intéressés, on le trouve chez Gallimard. L'histoire répête un peu celle d'avant, je la met quand même plus loin. Il faut savoir que l'auteur du roman s'est suicidé avec une femme une semaine après la fin de l'écriture, de la même manière que le héros tente de la faire. Ce roman est largement autobiographique.

Spoiler:

L'atmosphère de ce film est très pesante. On y retrouve peu de musiques, nous laissant face à des silences très lourds. De même, les images sont très sombres ; les scènes se déroulent beaucoup de nuit. J'ajouterai également les effets sonores et visuels qui contribuent à nous identifier au personnage (comme le bruit répété d'une clochette ; ce même bruit présent dans la chambre lors de la décision du double suicide, et qui revient tout au long du film).

On voit aussi revenir une silhouette noire, comme un gribouillis ; là représentation que Yozo a de lui-même : un monstre. Il apparaît partout, et n'importe quand ; ne dis rien, bouge à peine mais nous terrifie par sa simple présence. Une simple apparition de lui en dit déjà long, c'est un magnifique effet de style.



Ce film a une dimension critique et une profondeur très poussées. Il est très difficile de comprendre toute la complexité et les détails de l'histoire, et du personnage. Beaucoup trouvent ce film mauvais à cause de cela, néanmoins il est incontournable si on a l'esprit assez ouvert pour le comprendre. Je termine sur la bande-annonce qui risque d'en décourager certains :

Magnifique film bien que vraiment triste ... Globalement tout à été dis, c'est du bon boulot tout CHAT !! (oui bon ok ... c'était NUL ...)

Justement non, ce film n'est PAS triste. C'est ça qui est dur à comprendre.

Personnellement je le trouve triste dans le sens où on peut se confondre avec le personnage, et de voir ce qu'il a subit ect ... bas moi ça me rends triste, oui le film bien que je l'apprécie me déprime

Aaaah, ce film.
C'est une sorte de chef d'oeuvre, un film de référence pour moi.
Il est tout simplement génial.

Je trouve qu'il n'y aurait pas eu meilleure fin, elle veut tout dire, elle est belle et significative. Elle est aussi plutôt heureuse.
Ce film fait refléchir, il donne une claque.
Le personnage principal est tellement inactif et sans volonté que je me suis mise à avoir pitié de lui, voire le détester.